Les ogres

Le Petit Poucet est seul dans la forêt, seul dans le vaste monde, seul face à l’avenir, seul face à l’inconnu... et va devoir trouver les moyens pour s’en sortir, en affrontant bêtes sauvages et êtres fantastiques. Des créatures hybrides faites de cuir et de peau, de cornes et de griffes, qui jalonnent cette pièce autour de l’abandon et des mécanismes de consolation. L’histoire de ce super héros enfant qui échappe aux épreuves de la vie et protège ses frères grâce à son ingéniosité revêt très vite un caractère universel. L’écriture est brute, heurtée, rugueuse, en ébullition, parfois dyslexique. Le texte emprunte à Perrault autant qu’au Roi des Aulnes de M. Tournier, mais aussi à divers témoignages et faits divers autour de l’enfance malmenée. Et au fur et à mesure du périple, la scénographie se transforme. Le théâtre d’ombres inanimées fait place à un monde incroyablement vivant, rempli de silhouettes mouvantes, prêtes faire irruption n’importe où dans la salle. Un regard d’adulte porté avec acuité et délicatesse sur les turpitudes de l’enfance, la brutalité mais aussi les espoirs et l’incroyable résilience qui la caractérisent.