Yes !

C’est par la chanson et le cabaret que Maurice Yvain se fait connaître. Il porte au sommet l’art parisien de la comédie musicale. Fils spirituel du jazz, il invente une musique d’un temps nouveau ; et elle marche et vous enlève, que vous le vouliez ou non.
Prémonition ? Composé un an avant le krach de 1929, prélude à la Grande Dépression, Yes! est produit avec peu de moyens au petit Théâtre des Capucines, repéré pour ses créations audacieuses… Faute de place pour l’orchestre, Yvain conçoit cette œuvre pour deux pianos.
Autre présage, on trouve dans le livret un florilège de figures emblématiques de l’Entre-deux-guerres : un domestique de music-hall, un majordome converti aux idéologies communistes, une sauvage femme fatale, un magnat et une cocotte aristocratique tous complètement déconnectés d’une époque en pleine mutation. Entre Londres, Le Touquet et Paris, les délires et impostures de l’époque se mêlent à une trame matrimoniale, et surtout à la lutte des classes qui décidément n’arrive toujours pas à trouver son terme…
Les deux metteurs en scène bannissent le second degré pour se concentrer sur le premier, le seul qui vaille, et en plus, « c’est l’plus drôle ». Dans une fausse frivolité et une réelle férocité, ils nous offrent le plaisir de pleurer et de rire. En chantant !